mercredi 5 août 2009

Les moulins

Le Véroncle, si souvent à sec, entraînait 10 moulins.
Ils ont été construits à partir de 1508 au moins, date du premier texte connu les citant. Le dernier à fonctionner s'est arrêté vers 1900.
Tous sont tombés en ruine, certains ne sont plus lisibles sur le terrain, d'autres ont été restaurés pour devenir des maisons d'habitation.

Ce grand nombre de moulins sur un si petit ruisseau ne signifie pas abondance d'eau, mais au contraire un faible débit, chaque goutte d'eau étant utilisée 10 fois.
Cependant le débit devait être plus élevé qu'aujourd'hui, les tremblements de terre - et surtout celui de 1909 - ont asséché le Véroncle, comme la Sénancole.

En amont, vers Murs, un barrage toujours visible avait créé une retenue d'eau - Les étangs - maintenant comblée par les alluvions.

Plusieurs de ces moulins permettent encore d'en comprendre le fonctionnement.

Ces moulins avaient des rodets ( Roues entrainées par l'eau) horizontaux, mieux adaptés aux faibles débits que les roues de moulins verticales comme on en voit à L'isle-sur-sorgue ou aux Taillades. Plus faciles à fabriquer aussi , le rodet entraînant directement la meule, sans engrenages.





Exemple de rodet reconstruit pour la restauration d'un moulin dans les Pyrénées.



Et en fonctionnement dans la chambre d'eau.



Visite des moulins, en partant de l'aval

Les deux premiers moulins : Les Cortasses et graille II sont illisibles.

Le troisième : Graille I, grande bâtisse que l'on trouve au départ de la randonnée, est transformé en habitation.

Le quatrième : Le Cabrier, permet de voir le système technique d'entraînement de la meule.









Je ne connais pas la puissance que pouvait développer un de ces mécanismes, je pense qu'elle ne devait pas dépasser celle d'un moteur de cyclomoteur. Cette faible puissance ne pouvait être obtenue qu'au prix d'un très gros travail de construction de barrages, de canaux, de moulins, et dans des endroits difficiles d'accès.

Un panneau sur place montre le système d'alimentation en eau du Cabrier.



Le béal (Canal d'amenée) taillé dans la roche, par où passe aujourd'hui le sentier.



L'eau arrivait au puits, au fond duquel on voit l'orifice de départ du canon.
Remarquons la qualité de la taille des pierres.



Le cinquième moulin : Jean de Marre 2, appelé aussi moulin gruaire, est en mauvais état.
La chambre des eaux est à moitié écroulée, le béal se devine et la chambre d'amenée d'eau est comblée.

Le sixième : Jean de Marre 1, est aussi le plus grand, car il est aussi une ferme. Le bâtiment a trois niveaux, et des annexes - Ecurie ou grenier.
Sur la porte du bâtiment le plus ancien, une date : 1727 et les initiales U.B. Ce doit être la date d'une extension ou d'une réparation, le moulin datant du XVI° siècle.

Jean de Marre est desservi par un chemin passant par le ravin de Vézaule, qui rejoint la route de murs.





Ici aussi, un panneau raconte le moulin.



Le septième moulin est le moulin du puits de Cata, du nom de l'aven à proximité.
Il ne reste plus que le canon, moitié creusé dans la pierre, moitié bâti en pierres de taille.
Quelques traces montrent qu'il pouvait avoir une roue verticale, contrairement aux autres.



Le moulin numéro 8 est celui de la Charlesse. Il est en mauvais état, et surtout intéressant par son mur de force et l'entrée du canon.



Le moulin du dévissé (N° 9) est lui aussi en mauvais état.


Le moulin numéro 10 est le moulin des étangs, transformé en maison d'habitation.



Un peu en amont, le barrage des étangs est bien visible.



L'étang que formait le barrage est maintenant comblé par les alluvions.



On est frappé par l'importance de l'investissement effectué pour construire ces 10 moulins, qui servaient à moudre le grain de Murs et de Gordes.
Les moulins de Fontaine de Vaucluse étaient bien plus productifs, grâce à l'abondance de l'eau de la sorgue, mais ils étaient loin. Ce qui n'est aujourd'hui qu'un court trajet en voiture prenait une journée de mulet par de mauvais chemins.
Il était certainement moins coûteux de construire des moulins à vent, et il faut croire que les moulins à eau leur étaient bien supérieurs - malgré la rareté de l'eau - pour que le choix se soit porté sur eux.

Ces moulins sont un témoignage de la période qui a précédé la révolution industrielle ( Machine à vapeur, chemin de fer, électricité...).
Les derniers d'entre eux à fonctionner, à la fin du XIX° siècle, ont été les contemporains du train, des premières automobiles - ce qui montre le retard à la modernisation ce ces zones à l'écart.

2 commentaires:

  1. peut on y aller avec des adolescents de 14 15 ans? . est-se dangereux?

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  2. Magnifiques ruines et joli coin de Provence.

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